Résultats du test

Vous avez fait le test.

Première question : combien de passes avez-vous compté ?

La réponse correcte est 15 passes. La plupart des personnes en comptent 13, 14 ou 15.

Deuxième question : avez-vous vu le singe ?

> Revoir la vidéo ou en savoir plus sur ce phénomène

Cette vidéo est faite à l’origine pour mesurer la sélectivité de l’attention. A mon sens, les réflexions qu’elle suscite peuvent s’étendre à la perception en général, aux biais en termes de sélection, traitement et interprétation des informations (comme le biais de confirmation, par exemple).

En effet, elle montre d’abord que cette perception peut s’accompagner parfois d’œillères, qui impliquent que nous fermons les yeux sur une partie de la réalité. C’est le cas par exemple de certains préjugés que nous remettons difficilement en question. Or, en réalité, ce n’est pas parce que je perçois quelque chose correctement (ici, le nombre de passes) – et donc que « j’ai raison » – que je perçois l’ensemble de la réalité. Mon « point de vue » est limité. Cet extrait invite à éviter de porter un jugement hâtif, à prendre garde à ne pas rester borné dans une vision probablement tronquée.

Développer la capacité à changer de point de vue : les enjeux de la “décentration”

Un exemple d’œillère est l’appartenance politique. Un test de Cohen (2003) estime statistiquement que si vous êtes de droite et qu’un décideur de droite prend une décision (même si elle est tout à fait de gauche), vous l’approuverez davantage que si elle avait été prise par un décideur de gauche, alors qu’à l’inverse, les personnes de gauche la désapprouveront davantage.

Cohen, G.L. (2003). Party over policy : The dominating impact of group influence on political beliefs, in Journal of Personality and Social Psychology 85(5), 808-822.

Remarquez sur le graphique que les deux groupes d’appartenance « se trompent » : ceux de droite acceptent une décision de gauche, alors que ceux de gauche refusent une décision de gauche, simplement parce que celui qui la prend est de droite (et vice versa).

En bref, plusieurs choses peuvent formater notre vision, retenir notre attention et nous empêcher de juger correctement. A nous, donc, de lutter contre ces bornes pour trouver ce qui conviendrait le mieux pour tous.

Ci-dessous, découvrez une version mise à jour du test de Simons et Chabris.

5 commentaires

  1. Bonsoir Monsieur Lecomte
    et bien, votre test est édifiant!
    c’est si vite fait de ne pas voir lorsqu’on cherche à trop se concentrer…
    Merci
    Sandrine

  2. Bonjour!
    Merci pour votre commentaire… Ce test m’a moi aussi surpris lorsque je l’ai découvert… C’est si vite fait de ne pas voir une facette de la réalité lorsqu’on se focalise sur une autre 🙂
    Merci à vous
    Julien

  3. Toutes ces pressions qui ont pour but de s’insinuer dans notre pensée pour nous donner l’illusion que notre libre-arbitre est indépendant…

    Mais alors, comment s’assurer que l’on fait les bons choix? Se rapporter à sa conscience, aux principes que l’on juge justes… Selon moi, c’est là la seule bouée de sauvetage dans l’océan de
    l’information dans lequel on risque de se noyer…

    Mais autre question: comment savoir si lesdits principes sont justes? Pour ma part (c’est d’ailleurs ce que je fais dans mon blog), je tente de les remettre en question, de les mettre à l’épreuve
    de la vie quotidienne…
    N’est-ce pas là le cadeau et la malédiction de la nature humaine..? 

  4. Dingue !! j’avais pas vu le singe !! incroyable quand on la regarde une deuxième fois en le sachant !! super test.

  5. Merci à vous! Je ne l’avais pas vu non plus à l’époque. C’était dans un grand auditoire, projeté sur un écran géant et je peux dire que peu des personnes qui constituaient le public l’ont vu!
    C’est très marquant comme expérience!

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