[News] Nuance, philo morale, didactique… Etat d’avancement de mes projets

Je continue à fourmiller d’idées et de nombreux échanges alimentent et enrichissent mes réflexions. Etant donné que je me focalise sur des projets longs, je vous propose un point sur l’état d’avancement de ces projets en gestation.

Claude Monet - Saint-Georges majeur au crépuscule (1908)

Claude Monet – Saint-Georges majeur au crépuscule (1908)

Mon livre à propos de la nuance

Je planche activement sur mon livre à propos de la nuance. Il implique beaucoup de remise en question : qui suis-je pour écrire un livre qui parle de nuance ? N’est-ce pas un peu prétentieux ? Aussi, n’est-il pas indécent de vanter les mérites de la nuance alors qu’il y a de bonnes raisons de se révolter et d’agir, peut-être même de manière radicale, face à certains problèmes ? Peut-on d’ailleurs demander aux autres d’être nuancés ? Faut-il l’être en toutes circonstances ?

A ce sujet :

[Mise à jour 2022] Le livre est publié 🙂 !

Quelques projets d’articles et ébauches à prolonger

En parallèle de ce travail, je continue de réfléchir à propos d’autres thèmes.

Amour et philosophie

En prolongement de mes articles Amour et philosophie, j’envisage d’écrire un article sur “le marché amoureux”. Pour l’instant, il n’est qu’à l’état d’ébauche (depuis plus d’un an). C’est un sujet très délicat. D’un côté, il me semble opportun de questionner toutes les « règles implicites » qui font pression sur les femmes et les hommes dans le cadre des relations amoureuses. C’est extrêmement complexe, dans la mesure où c’est un domaine qui se retrouve à l’intersection de différents « pouvoirs » et de différents types de normes sociales, impliquant de nombreuses discriminations implicites (culte du corps et de l’apparence physique, grossophobie, rôles genrés et sexisme, statut social…). De plus en plus d’ouvrages mettent en évidence l’impact par exemple d’une éducation sexiste, réduisant chaque personne à des rôles préformatés, souvent de manière inéquitable. J’ai l’impression que l’on pourrait aller encore plus loin en étudiant des fonctionnements plus diffus et peut-être moins « avouables » contribuant à faire pression sur les relations sentimentales. Je pense notamment à la question de la propriété, cancer selon moi de notre organisation sociale (tout en me demandant si celle-ci n’est pas profondément ancrée en nous, quand bien même elle serait culturelle, surtout lorsqu’il est question de sentiments amoureux…). D’un autre côté, j’ai du mal à aborder la question amoureuse essentiellement par le prisme des relations de pouvoir, et a fortiori à faire des généralités dans ce domaine… Idéalement, je souhaiterais que l’on puisse transcender cette approche.

Lectures connexes :

  • Eva Illouz, Les marchandises émotionnelles et Pourquoi l’amour fait mal.
  • François De Smet, Eros Capital. Les lois du marché amoureux.
  • Serge Chaumier, La déliaison amoureuse.
  • Ruwen Ogien, Philosopher ou faire l’amour.
  • Roland Barthes, Fragments du discours amoureux.

Après cet article à propos du “marché amoureux”, je songe à un article qui s’intitulera vraisemblablement “éthique de l’amour” ou “éthique de la relation amoureuse”. Rien que ça… !

Panique morale et éthique minimale (Ogien)

J’aimerais approfondir la pensée de Ruwen Ogien à propos de son éthique minimale. Dans plusieurs articles, j’ai précédemment développé des notions comme la bienveillance, le souci pour autrui, l’attention à autrui ou encore le soin de l’autre (éthique dite du “care”). Dans un virage à 180°, je souhaite partager un argumentaire sur le côté potentiellement contreproductif d’un tel positionnement éthique. Et si, le “vrai” bien, c’était de ne pas nuire à autrui, et rien de plus ?

L’un des principes de l’éthique minimale développée par Ogien est la « neutralité / réserve à l’égard des manières de vivre personnelles ». Une des bases de ce discours, c’est la distinction entre le mal que l’on peut se faire à soi et le mal (nuisance, violence…) que l’on peut faire à autrui. Ogien propose de ne juger moralement que ce qui nuit manifestement aux autres. Il y a aussi la distinction entre « avoir eu une vie bonne » (heureuse, accomplie…) et « avoir eu une vie morale ». Pour Ogien, d’une part il n’y a pas unanimité par rapport aux conceptions de la vie bonne, mais en plus, d’autre part, aucune conception de la vie bonne n’a de valeur morale en elle-même, c’est-à-dire justement indépendamment de ses conséquences sur autrui. Ce à partir de quoi on juge, c’est donc sur la « contribution possible au juste », sur les « rapports équitables avec autrui », où chacun est « considéré de manière égale ». C’est dans cette mesure qu’il faut entendre le non-jugement à l’égard des modes de vie des individus. Le propos est d’éviter de se formaliser / de sur-moraliser des modes de vie des gens qui ne nuisent pas à autrui.

Tchernobyl, Fukushima et COVID-19

Vous avez déjà entendu parler du nuage de Tchernobyl qui s’était arrêté aux frontières ? L’opinion publique a retenu que les autorités (notamment en France et en Belgique) ont menti en 1986. En réalité, les faits sont un peu plus complexes !

Je reviendrai peut-être sur cette question, notamment dans mon livre à propos de la nuance.

[Mise à jour 2022] J’en touche un mot dans mon livre, ainsi que dans la publication Facebook ci-dessous.

https://www.facebook.com/Philomedia.be/posts/3827217777308625

Economie du lien versus économie de contenu

J’ai aussi envie de traduire le travail de Jeff Jarvis à propos de l’économie du lien face à l’économie de contenu (et à ses dérives). Il s’agit d’idées je mentionne notamment dans mon article à propos du fonctionnement des agences de presse. J’avoue toutefois que j’ai un peu peur d’être attaqué – une fois de plus – par des gens ou des entreprises pour qui l’économie de contenu est très lucrative, tout comme je suis parfois inquiet pour mon intégrité physique ou morale lorsque je m’attaque à de la désinformation haineuse ou à d’autres postures idéologiques extrêmes…

Autres articles  et réflexions

Quelques réflexions de didactique

Suite à plusieurs réflexions récentes, j’aimerais renouer avec la didactique sur Philomedia, en investiguant la question suivante : « Qu’est-ce qui fait que des apprenants ne comprennent pas les contenus / ce qui est attendu d’eux ? »

En l’occurrence, j’y parlerais de Bourdieu et de maîtrise des codes socioculturels : la compréhension d’un énoncé passe par la maîtrise des énoncés implicites qu’il y a autour. Je ferais le lien avec la notion de contrat didactique (Brousseau). J’y parlerais aussi de Daniel Faulx (ULiège) qui épingle « les 3 sens du mot ‘sens’  » : signification, sensation (lien avec le concret) et direction (à quoi ça sert). Une incompréhension peut être abordée selon ces différents angles. Je songe aussi à y parler de pari d’éducabilité, d’intelligence(s) et de la différence entre généraliste et spécialiste…

A ce sujet, sur mon site : Didactique

L’Humanité mérite-t-elle d’être sauvée ?

Un texte intitulé “l’Humanité mérite-t-elle d’être sauvée ?” > En lien avec Guerre(s) et philosophie, Face à l’absurde des guerres et des attentats et Armement et bombes nucléaires : l’Humanité en sursis ?, ainsi que mes articles à propos de “finitude humaine” et “banalité du mal”, et dans la même veine que Ca faisait longtemps. C’était dans une autre vie.

La violence est-elle parfois nécessaire ?

En lien avec Guerre(s) et philosophie, Lutter contre les discours de haine : comprendre et faire la part des choses Plaidoyer pour la nuance (ainsi qu’une réflexion suite à cet article) : dans quelle mesure la violence est-elle nécessaire lorsque l’on est une minorité / face à l’oppression / pour se défendre ?

[Mise à jour 2022] Cette réflexion occupe une place importance dans mon ouvrage à propos de la nuance.

D’importance secondaire

  • Un texte nommé “le fantasme paranoïde”, à propos de cette posture consistant à croire qu’un avis largement partagé est censuré ou particulièrement ciblé par une forte opposition.
  • Les réactions genrées aux photos de profil

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