Médias : veille documentaire 2015

Je recense ici des ressources découvertes en 2015.

Désinformation et rumeur : nous sommes notre pire ennemi !

The News

« The News », par @LittleLostLad

Baromètre 2015 de confiance des Français dans les médias | TNS Sofres

Cette année, notre baromètre annuel de confiance dans les médias montre un net regain d’intérêt des Français pour l’actualité et les médias. Effet de contexte dû à la réalisation de notre enquête, qui s’est tenue pendant les attentats contre Charlie Hebdo et l’hyper casher de la Porte de Vincennes en janvier 2015.

Cet article va vous surprendre (si vous en avez encore la force) – Libération.fr

Par Vincent Glad

Tous les jours, sur mon fil Facebook s’affichent des promesses infinies d’ébahissement : « Un SDF reçoit 100 euros : ce qu’il fait avec cette somme va vous surprendre » (RTL.be), « Le nouveau tatouage de Lionel Messi va vous surprendre » (Eurosport), « Cette partie de strip poker va vous surprendre » (Gentside), « Etats-Unis : le nombre d’étudiants SDF américains va vous surprendre » (Melty Campus). « Le secret de ces gens va vous surprendre à coup sûr ! » (Demotivateur).

Journée de la critique des médias : « À quoi sert la critique des médias ? » – Acrimed | Action Critique Médias

Par Serge Halimi, le 6 février 2015.

La première journée de la critique des médias, tenue le 31 janvier 2015, s’est achevée avec les interventions de Serge Halimi (« À quoi sert la critique des médias ? ») et d’Henri Maler (« Nous avons des propositions »). En attendant d’autres comptes rendus et d’autres textes, ainsi que la ou les vidéos de la rencontre, nous publions la contribution de Serge Halimi.

2015 World Press Freedom Index – Reporters sans frontières

Pluralisme : de quoi parle-t-on ? – Acrimed | Action Critique Médias

Clarifier les notions pour poser les problèmes et proposer des solutions : le texte qui suit est le premier d’une série. Il est mis en discussion au sein même de notre association. Sous cette forme, il n’engage donc que son auteur (Acrimed).

Non, le buzz de la robe n’est pas (forcément) le naufrage du journalisme !

Par Cyrille Frank.

L’histoire de la couleur de la robe reprise par tous les médias mondiaux montre la contagion de la ligne éditoriale de Buzzfeed sur l’ensemble de l’information planétaire. Ce n’est pas la fin programmée du journalisme. A condition de détourner l’arme du “buzz” à d’autres fins.

Attention au contrôle du pouvoir politique sur les journalistes

Si l’action du CSA est légitime pour tout ce qui concerne les programmes ou le conventionnement des chaînes et stations, en est-il de même pour l’information ?

Journée de la critique des médias : « Nous avons des propositions » – Acrimed | Action Critique Médias

La première journée de la critique des médias, tenue le 31 janvier 2015, s’est achevée avec les interventions de Serge Halimi (« À quoi sert la critique des médias ? » et d’Henri Maler (« Nous avons des propositions ») dont voici la version sonore et la transcription, légèrement abrégées (Acrimed).

Comment la pub cible nos enfants

S’inviter le plus tôt possible dans la vie du futur acheteur : tel est le credo des marques qui multiplient les efforts pour mieux vendre. Un constat cinglant que décrypte le professeur de marketing Julien Intartaglia dans son nouveau livre « Générations Pub ».

Médiacadémie

Mediacademie se présente comme un canal d’information concernant « l’essentiel de la révolution numérique pour les journalistes et les producteurs de contenus ».

Dans sa newsletter mensuelle gratuite, l’équipe de Mediacademie présente le fruit de sa veille documentaire « pour identifier les bons outils, les bonnes pratiques, les innovations et l’ensemble des informations indispensables pour les journalistes et les producteurs de contenus éditoriaux ».

Composé d’une équipe de professionnels de la communication et de la presse, ce projet offre un ensemble de ressources décrivant le fonctionnement, les idées et les tendances dans le domaine des médias et de leurs usages.

Les utilisateurs des réseaux sociaux en France : profils, comportements, attitudes – Blog du Modérateur

Les chiffres et baromètres sur l’utilisation des réseaux sociaux se suivent et ne se ressemblent pas toujours. Si la précision des chiffres peut toujours être remise en question, elles ont le mérite de donner des tendances sur nos usages en termes et de web et de réseaux sociaux. Harris Interactive a dévoilé son dernier baromètre sur les usages des réseaux sociaux en France. Il a été réalise sur un échantillon représentatif de 2000 personnes de 15 ans et plus (ce qui représente déjà un biais car de nombreux utilisateurs ont moins de 15 ans). Voici les principales conclusions de cette 3ème édition du baromètre.

On a pisté la publicité sur Internet – Rue89

Comment des publicités pour des marques et services grand public se retrouvent-elles sur des sites douteux, des gros annonceurs sur des sites porno ou de streaming illégal ? Explication des circuits.

« Google en sait beaucoup plus sur nous que nous-mêmes »

Que reste-t-il de nos vies privées quand nos portables, nos e-mails, les moteurs de recherche que nous utilisons nous rendent « traçables » ? Alexandre Valenti, auteur de « Citoyens sous surveillance », diffusé sur Arte, dénonce l’ampleur de ce « flicage ».

Les caméras individuelles se répandent également : caméras de home-surveillance, sur les tableaux de bord des voitures, dans les drones, smartphones, etc.

Surveillance de masse et pouvoir(s)

Comment mesure-t-on l’audience de la radio ?

Ambition ou fantasme, la connaissance de l’auditeur et des traces laissées chez lui par ses pratiques d’écoute est une préoccupation très ancienne.

Les médias audiovisuels fonctionnent sur un paradoxe : ils ont comme ambition majeure d’atteindre un public donné (qu’il soit général ou ciblé, de tous âges ou défini par sa religion, ses origines ou ses goûts culturels), et bien souvent de démultiplier le nombre de personnes qu’ils parviennent à toucher. Et pourtant, ils n’ont que des moyens indirects de savoir qui les écoute, pendant combien de temps, avec quelles réactions, pour quelles raisons… La question se complique encore en raison de leur diffusion en flux : c’est en permanence que se repose la question, à chaque émission et même à chaque séquence, et ils ne sont jamais sûrs que celui qui les a écoutés hier les écoutera demain. À tout instant, leur audience varie en taille, en caractéristiques socio-professionnelles, en qualité d’attention, en goûts culturels, en connaissances, etc. Et, à chaque instant, ils doivent ré-intéresser des individus dont ils ne peuvent percevoir en temps réel les réactions.

Technologie : avons-nous raison d’être critiques ? « InternetActu.net

Que signifie être critique par rapport à la technologie ? Et qu’est-ce que cette critique peut accomplir ? interroge l’iconoclaste Evgeny Morozov (@evgenymorozov) dans le dernier numéro de Baffler. Une double interrogation qui résonne autant pour Morozov que pour la plupart d’entre nous qui nous intéressons aux technologies.

Do Not Track – S01E01 – Morning Rituals

« Who profits from the data we generate every day ? Meet the trackers, an industry most people can’t see, control or question ».

By Upian, Arte, ONF & BR

Série documentaire personnalisée de 7 épisodes. La série Do not track révèle comment vos comportements en ligne sont collectés, analysés et vendus.

Refusez les programmes de surveillance de données comme PRISM, XKeyscore etTempora – PRISM Break – PRISM Break

Refusez les programmes de surveillance des données comme PRISM, XKeyscore et Tempora. Nous avons tous le droit à la vie privée dès maintenant en chiffrant nos communications et en mettant fin à notre dépendance à l’égard des services propriétaires.

L’art et la manière d’ignorer la question des médias – Acrimed | Action Critique Médias

Nous reproduisons ci-dessous, avec son accord, un article de Serge Halimi (paru en 2007 et déjà publié avec l’aimable autorisation des Éditions du Croquant sur le site de l’Homme moderne). Cet article est extrait de Pour une analyse critique des médias — Le débat public en danger. Il n’a rien perdu de son actualité. (Acrimed).

Hollande, Sarkozy, immobilier, islam : explorez un an de couvertures d’hebdomadaires français

Les « unes » des magazines français d’information générale sont très souvent critiquées. Pourtant, nombre de clichés ne correspondent plus aux réalités.

Le baromètre « Confiance dans les médias » ou l’arroseur arrosé – Acrimed | Action Critique Médias

Par Patrick Champagne, le 29 avril 2015.

L’annexe de la nouvelle édition parue en 2015 de Faire l’opinion, de Patrick Champagne, que nous publions ci-dessous est une version revue, améliorée et actualisée d’un article initialement paru sur notre site en 2001…

Des 15-25 ans expliquent leur obsession pour Snapchat et comment ils l’utilisent

L’application sociale au petit fantôme blanc est devenue la coqueluche des jeunes de 15-25 ans. Voici quelques pistes de réflexion sur les raisons de ce succès.

Être usager de l’information en ligne nécessite-t-il de nouvelles compétences ?

Par Brigitte Simonnot.

Le passage de l’ère de l’imprimé à celle de l’audiovisuel puis du numérique nous oblige à renouveler nos interrogations sur la façon dont circulent les informations et les documents, sur la manière de les conserver et de les diffuser. Les activités de publication et de documentation, ciselées par plusieurs siècles de règne de l’imprimé, ont subi les effets profonds de la révolution numérique. Les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont très tôt investi les activités documentaires, mais un tournant important s’est produit avec l’avènement du web et notamment lorsque les outils de recherche d’information auparavant dédiés à l’usage des professionnels ont été complétés par d’autres, destinés au grand public. Avec le développement des pratiques de publication en ligne, des dispositifs de repérage de l’information se sont très vite avérés indispensables.

Les médias, « des serfs au royaume de Facebook » ? – Rue89

Le réseau social veut mettre en valeur — et donc héberger — des articles de journaux sur son apppli mobile. La proposition, alléchante, inquiète tout de même des médias déjà « Google dépendants ».

«oklm», «msk», «jpp» : petit lexique du nouveau langage SMS des ados

TEENAGE GEEKS – Le vendredi, le service high-tech du Figaro explore le Web des adolescents. Aujourd’hui, nous traquons les évolutions du langage SMS.

Des experts en sécurité dénoncent les dangers de l’accès des autorités aux données chiffrées

Un groupe d’ingénieurs et de cryptographes éminents assure que la volonté des gouvernements américain et anglais d’accéder aux données chiffrées aura l’effet inverse de celui escompté.

Une autre pornographie est-elle possible ? – France culture

« La réalisatrice et ex-actrice porno française Ovidie signe un documentaire diffusé la semaine dernière sur France 2. À quoi rêvent les jeunes filles ? disponible en accès libre sur Youtube relance le débat. Comment la pornographie influence-t-elle nos sexualités ? Ovidie interroge des jeunes femmes de la génération YouPorn : comment vivons-nous le sexe avec le X à portée de clic ? »

Certaines des conclusions que ce documentaire semble véhiculer (et surtout l’interprétation ou la généralisation de ces dernières, dans la présentation qui en est faite sur le site notamment) sont à prendre avec distance, par exemple lorsqu’il est question d’impacts des médias numériques sur les croyances et pratiques. S’il est très bien documenté, je n’en néanmoins connais pas la portée « sociologique ».

En dehors de cette réserve mineure (le documentaire étant vraiment très pro), les questions qu’il pose et leurs enjeux (aliénation, émancipation, normes, interdits, liberté, idéologies, plaisir(s), représentations, équité…) sont nombreux…

En bref, il me semble que l’oeuvre n’impose pas une réponse toute faite (ce serait contradictoire), ce qui me fait donc parfois déplorer le « résumé », la présentation ou la réappropriation (interprétation) qui en est faite.

Aussi, en tant qu’homme, j’apprécie de lire ou de voir un féminisme qui ne creuse pas la « frontière » entre les genres, mais tâche juste de déjouer certaines dominations injustes en dévoilant des idéologies auxquelles des hommes sont également « soumis », tout en disant qu’ils ne sont pas les seuls à les perpétuer (comme le montre l’auteure par exemple avec sa critique de 50 nuances de Grey, ou comme on pourrait le constater en analysant les rédactions de magazines « féminins »).

Dans le prolongement de ce documentaire, pas mal de questions sur l’évolution de la sexualité et des relations interpersonnelles se posent, en lien avec certaines évolutions technologiques. Il y a notamment le cas des sex toys. Aussi, on va de plus en plus vers de la « réalité augmentée », avec des poupées gonflables et outils permettant des stimuli sensoriels (lunettes spéciales, etc.). Ne croyez-vous pas qu’on va de plus en plus vers des pratiques sexuelles « solitaires », hyper individualisées, morcelées, dans une logique de « à chacun son plaisir » et d’une (sur)consommation éphémère ? Cela pourrait s’étendre aux relations interpersonnelles (y compris en amitié).

Qu’en pensez-vous ? (Ces questions ne se positionnent pas tant ici d’un point de vue « moral » que « sociologique », mais rien n’empêche de l’aborder du point de vue éthique également, puisqu’on est bien dans la question des moeurs).

Votre historique porno va t-il être vraiment rendu public ?

Un article que l’on pourrait qualifier de résigné. Je le rejoins dans l’idée que ces données sont sensibles et qu’il y a un risque qu’elles soient accessibles à des personnes contre notre gré, comme pour la plupart des autres informations « traçables » qui autrefois ont fait partie d’une sphère plus intime, d’ailleurs.

Comme je l’écrivais ici, les moyens de nous « ficher » et de tracer notre activités sont multiples : cartes bancaires et cartes d’identité, téléphones, gps, téléviseurs, navigation web, réseaux sociaux, etc. (sans compter tous les organismes privés ou publics qui disposent d’une « fiche signalétique » sur vous et vos comportements : abonnements, contrats, etc.).

Il me semble illusoire d’échapper à cela, du point de vue technique, à moins de se couper complètement du monde – et encore. Je le rejoins donc également sur la question de la prise de conscience de ce fichage des données.

Par contre, en ce qui concerne l’utilisation qui est faite de ces données, qu’il s’agisse d’une utilisation par des entreprises privées, par un état sécuritaire (à tendance totalitaire), ou par n’importe quelle autre organisation qui aurait des intentions malveillantes, il me semble que justement, il ne faut pas se résoudre à « faire attention à ce que l’on fait sur le web », à créer une « e-reputation » et une image idéalisée de soi. Nous ne sommes justement pas les seuls responsables, même si une prise de conscience est intéressante.

Les pistes de solutions résident selon moi dans la création et l’exercice de contres-pouvoirs.

Do Not Track – S01E06 – The Daily Me

Bel épisode sur les enjeux informationnels des algorithmes

Nouveaux médias : une nouvelle classe de dominants

Internet et les nouveaux médias ne facilitent pas le partage du pouvoir. Ces nouvelles technologies comme beaucoup avant elles permettent surtout l’avènement d’une nouvelle classe dirigeante.

Six ans après, le vieux blogueur a le spleen. Moi, perso, ça va. – Par Vincent Glad

C’était mieux avant, non, quand on était tranquilles entre blogueurs ?

Un article d’un blogueur iranien, sorti de prison après 6 ans de captivité et qui ne reconnaît plus le web qu’il aimait, est la sensation virale de la semaine.

Dans cette version web de Goodbye Lenine, Hossein Derakhshan déplore que le like ait remplacé le lien, qu’à l’autorité morale du blogueur se soit substitué la démagogie du like.

André Gunthert : «Embrayeur de conversation, le selfie doit être moche»

Parangon du narcissisme ou «image conversationnelle», André Gunthert, chercheur à l’EHESS, a tranché : cet autoportrait dont le nom est apparu bien après son existence est la nouvelle forme d’expression d’une force sociale.

L’article original

Quantifying Controversy in Social Media

Performativité du virtuel et épiphanie du réel | Socio-informatique et argumentation

À la suite d’un précédent billet explorant l’interpénétration du bruit et du signal dans les productions du web, poussons plus avant l’étude de l’espace dans lequel ces productions s’inscrivent, espace large certes mais parfois confus ou du moins confondant. Le volume de production des internautes, l’accessibilité à l’authorship et au lectorat produisent un effet de masse, la production semble “dilatée” et devient moins “localisable” : il devient plus difficile d’en avoir une lecture circonstanciée, correcte et intelligible.

Par Ilaria Casillo et Josquin Debaz

« Du bruit au signal – Une typologie temporelle pour la sociologie du Web » | Socio-informatique et argumentation

Nos activités, et nos activités sociales en particulier, sont rythmées par des temporalités différentes : leur tempo en donne la mesure tout en les qualifiant et les associant aux catégories à partir desquelles nous construisons le monde sensible et conceptuel. Le Web participatif n’échappe pas aux questions de temporalité, et les activités qui s’y organisent, principalement des échanges d’informations qui se totalisent en un ensemble historico-sémantique touffu, dépendent de l’échelle de temps dans laquelle elles se déploient.

Par Josquin Debaz

Migrants : la guerre des images

La « réacosphère » multiplie les angles d’attaque pour contrecarrer le mouvement de solidarité naissant envers les réfugiés et migrants, en faisant circuler fausses informations et images manipulées.

Ils se disent « français de souche », invoquent la « résistance au Grand Remplacement » ou plus généralement à l’islam et à l’immigration. Sans être forcément encartés ou militants d’un parti, ils sont actifs sur Internet pour exprimer leurs idées, que ce soit sur les réseaux sociaux ou sur des sites « d’information alternative », qui forment ce qu’ils appellent la « réinfosphère ».

BuzzFeed, c’est du sérieux

« Les blogs sont morts. Voici leur histoire », par Vincent Glad

Loic Le Meur, figure absolue et définitive du blogging à la française, affichait cette devise dans la bannière de son blog: «Les médias traditionnels diffusent des messages, les blogs démarrent des conversations». C’était brillamment résumé. Le futur était à nos pieds.

Réfugiés: la guerre de l’info de la « fachosphère »

Une bataille de l’information et des images se joue sur la toile à propos de la crise des réfugiés syriens. Des sites internet, liés à différents groupes hostiles à l’immigration et à l’Islam, mènent une contre-offensive très virulente sur les réseaux sociaux. Pour les internautes, il n’est pas toujours facile de distinguer le vrai du faux.

Pour faire taire la presse française sur le scandale des tests antipollution truqués, Volkswagen a une méthode simple : le chantage

Du chantage à l’investissement. C’est la bonne idée qu’a eu Volkswagen pour empêcher les journaux français (quotidiens nationaux, régionaux et magazines) de parler du scandale traversé par l’entreprise allemande, accusée d’avoir équipé ses véhicules de logiciels pour truquer les tests de pollution.

« Vous n’avez rien compris aux selfies »

Chacun l’aura compris : la citation qui sert de titre à cet article n’est pas de moi.

D’abord, parce que je sais mon public fort instruit sur le sujet, principalement par les articles de mon fait, les meilleures références qui soient sur le selfie, et ce en toute objectivité bien sûr. Ensuite, parce que le « Vous n’avez rien compris à un truc que vous venez de voir », je pensais que c’était déjà limite pour évoquer un quelconque film et expliquer au spectateur pourquoi lui, gros naze, n’avait pas compris toute la subtilité de Sucker Punch, le scénario de Prométhéus ou le discours puissant de Spring Breakers. Le genre d’argument qui vous donne envie de passer la margoulette de son auteur à la ponceuse pour lui donner une vague impression de ce que vous avez ressenti en regardant lesdites œuvres.

Sans remettre en cause la qualité générale du travail d’André Gunthert, dont j’ai déjà relayé justement un article sur le selfie ci-dessus, je partage certaines critiques de cet article.

Il y a certes quelques exagérations, des extrapolations (genre « le mec a pas internet ») et de la caricature (voire l’une ou l’autre interprétation limite fallacieuse) dans celui-ci, mais bon, l’auteur s’appelle « Odieux Connard », hein… Ce qui ne l’empêche pas d’émettre plusieurs reproches pertinents à l’égard de certaines thèses.

Je ne suis pour ma part pas convaincu par l’idée du selfie identifié – y compris inconsciemment – comme acte subversif progressiste ou témoin d’une forme de respect. Comme il y a plusieurs types différents de selfie (et de regard social sur le selfie), c’est quelque chose qui n’est pas évident. Certaines idées semblent par ailleurs contre-intuitives – au vu de la réaction de certains publics – et méritent sans doute clarification ou nuance. Je pense enfin que la dimension et le contexte techniques ne sont pas suffisamment mis en lien avec les usages (le selfie renvoie à des pratiques de socialisation qui lui préexistent, en lien avec de nouvelles possibilités techniques).

Contacté par mes soins via Twitter, A. Gunthert a apporté plusieurs précisions : « J’ai écrit un bouquin de 12 ch. Le dernier est sur le selfie. Libé ou L’Obs n’ont retenu que ça… Ça leur a plu, tant mieux. Je fais la promo : je suis mal placé pour cracher dans la soupe… Après, ça ne veut pas dire que je n’ai pas un regard critique sur un effet de mode journalistique… Le selfie est un symptôme, le plus visible, mais largement pas le seul, d’un phénomène plus large d’appropriation images ».

Faites-vous votre opinion :

Numérique : les « nouveaux » usages sont-ils si nouveaux ?

Sommaire

  • La rhétorique du nouveau : un codage culturel du numérique
  • Réinventions : une innovation nait toujours deux fois !
  • Migrations: les usages innovants des pays du Sud
  • Créolisations : la culture de l’écran comme métissage des signes

#PizzaRat, les « fermes à mèmes » et la dystopie de la monétisation panoptique

Ces dernières semaines, un nouveau mème est apparue sur Internet, en faisant exploser les compteurs de vues. Baptisé « Pizza Rat » par les internautes, il s’agit d’une vidéo de 14 secondes seulement montrant un rat surpris par un passant dans un escalier du métro de New York, traînant une énorme part de pizza. Tourné par Matt Little, un comédien de 35 ans, ce petit film a dépassé rapidement les 7 millions de vues sur YouTube et s’est diffusé de manière explosive un peu partout sur le web. Instagrammée, Snapchatée, Photoshopée, GIFée, repostée sur Twitter, sur Facebook, détournée de mille et une façons et déjà déclinée de manière sauvage en produits dérivées, cette vidéo illustre à nouveau l’incroyable puissante de dissémination d’internet et la propension des utilisateurs à s’emparer des contenus qu’ils apprécient pour les partager et se les approprier par la transformation.

« Le nouvel élitisme des réseaux sociaux », par Hubert Guillaud | InternetActu.net

Mike Elgan, pour Computer World, nous explique que la nouvelle tendance des réseaux sociaux est l’élitisme. Pas l’élitisme qui émerge spontanément de l’inégalité des interactions entre utilisateurs, mais un élitisme intentionnel, favorisant certains utilisateurs plutôt que d’autres.

« Le Figaro », « Libé », « l’Obs »… Qui possède la presse française ?

L’information avait tout d’une petite bombe : il y a une semaine, on apprenait que le patron de Free, Xavier Niel, son allié, le banquier Matthieu Pigasse, et le producteur télé Pierre-Antoine Capton allaient créer un fonds de 300 à 500 millions d’euros pour racheter des médias. Une initiative qui s’inscrit dans le tourbillon de rachats de titres – parfois bradés – observé ces derniers mois en France. Une effervescence également marquée par l’arrivée de nouveaux acteurs, comme le très gourmand Patrick Drahi, sur le terrain de jeu de propriétaires historiques du secteur comme Hersant, Amaury ou Dassault.

Les enfants et les écrans – Usages des enfants de 0 à 6 ans, représentations et attitudes de leurs parents et des professionnels de la petite enfance

L’ONE s’est associé au CSEM afin de mener une enquête sur l’usage des écrans numériques chez les jeunes enfants.

Une nuance possible : enquête réalisée sur base volontaire par Internet. Cela peut laisser présager que les répondants sont des parents plus « concernés » par la problématique que la moyenne.

Que va changer le règne des bloqueurs de publicités ?

Une décision en apparence technique prise par Apple est en train de modifier profondément le paysage de l’Internet. La nouvelle version de son système d’exploitation pour iPhone, iOS9, lancée le 16 septembre, permet aux développeurs de proposer des applications bloquant la publicité sur les navigateurs web des téléphones.

Les bloqueurs de publicité étaient jusqu’à présent bannis des smartphones: sur Android, ils sont bloqués depuis 2013; sur iPhone, ce n’était pas techniquement possible. De nombreux développeurs se sont lancés dans la faille ouverte par Apple et dès le 16 septembre, les adblockers ont atteint les tops des ventes de l’App Store.

Internet : la fin des commentaires ?

Comment sélectionner et susciter les commentaires qui permettent d’élever le débat plutôt que les contenus stupides, ignorants, hors sujet, racistes, sexistes, menaçants, agressifs… qui sont devenus la norme ?

Pourquoi Marine Le Pen serait interdite d’antenne sur la RTBF

Alors que Marine Le Pen refuse finalement de participer à l’émission du service public « Des paroles et des Actes ». En Belgique, la Station de Radio et Télévision publique francophone RTBF s’interdit d’inviter le FN sur ses plateaux. Entretien avec Dominique d’Olne, chef des Rédactions Radio et directeur de l’information de la RTBF.

Faut-il censurer les propos racistes ?

Media Animation asbl

Le web est-il encore une bibliothèque universelle ? « InternetActu.net

Si l’on a de bonnes raisons de s’inquiéter de l’impossibilité de supprimer nos données personnelles du web, et leur souhaiter une date de péremption, l’inverse est tout aussi préoccupant. Comment s’assurer que les documents en ligne resteront accessibles ? C’est la question que pose la journaliste Adrienne LaFrance dans un long article de The Atlantic.

Le web a souvent été comparé à une bibliothèque où l’on conserverait le savoir universel, nous rappelle-t-elle. Mais il n’est rien de tout cela. Au contraire : “C’est un patchwork en constante évolution dans un présent perpétuel. Vous ne pouvez pas compter sur le web. Il est instable. Vous devez le savoir.”

« Google est devenu raciste parce que ses utilisateurs le sont » – Rue89 – L’Obs

La technologie n’est pas neutre : elle reproduit les préjugés et les inégalités du monde qui l’a créée. C’est l’ethnographe américaine danah boyd qui nous alerte, racontant ses débuts sur le Net.

Le titre est encore bien entendu un raccourci (les propos de danah boyd semblant être plutôt : « Google devenait raciste parce que ses utilisateurs racistes l’entraînaient à l’être »).

L’article aborde la question de la neutralité des algorithmes (/ des technologies) en lien avec la problématique des usages des médias.

Sans être d’accord avec tous les propos de boyd (et/ou la compréhension qu’en donnent certains qui la relaient), et ce de manière générale, je pense que cet article a l’intérêt d’interroger des dynamiques qui vont au-delà des technologies et de leurs « promesses ».

Big data, algorithmes, technologies et dynamiques sociales s’interpénètrent et s’influencent mutuellement. Une erreur serait de ne pas tenir compte des dynamiques complexes que cela suppose, et de tirer des conclusions hâtives.

Classement mondial de la liberté de la presse 2015 : une détérioration générale

Le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF) permet d’établir la situation relative de 180 pays au regard notamment de leurs performances en matière de pluralisme, d’indépendance des médias, de respect de la sécurité et de la liberté des journalistes.

Le web des émotions : vers une économie de l’affect ? | CaddE-Réputation

« Ce n’est pas en se déconnectant qu’on renoue avec le réel » – Rue89 – L’Obs

Pour le New Inquiry, le sociologue Nathan Jurgenson, prolongeant sa critique du fétichisme IRL (« in real life », dans la vie réelle), explique que le mouvement déconnexionniste ne vise pas tant à se retrouver soi-même qu’à étouffer le désir d’autonomie que la technologie peut inspirer.

Comment vérifier les images des réseaux sociaux ?

De plus en plus d’intox circulent sur les réseaux sociaux, que ce soit sur les migrants, la guerre en Syrie. En fait sur à peu près tous les sujets d’actualité. Un type de manipulation y fleurit particulièrement : les détournements de photos et de vidéos. La mauvaise nouvelle, c’est que les médias n’ont pas les moyens de vérifier toutes ces images sur le terrain. La bonne, c’est qu’il existe aujourd’hui tout un panel d’outils et de techniques qui permettent d’enquêter sur ces hoax.

La phobie des « non lus » et la tyrannie des chiffres sur Internet

Je suis atteint d’une phobie très contemporaine : la peur panique du nombre des «non lus» sur Internet. C’est plus fort que moi, je ne peux pas laisser mon Gmail, mon Facebook ou mon Twitter avec un petit chiffre entre parenthèses.

Par Vincent Glad

Unes sur le FN : « »La Voix du Nord » renoue avec la mission civique de la presse française»

L’historien et spécialiste des médias Christian Delporte livre son analyse sur les Unes des quotidiens régionaux nordistes s’inquiétant d’une victoire de Marine Le Pen…

« La presse française s’inscrit dans une tradition d’éveil des consciences. L’information n’est pas neutre. Elle n’est jamais neutre, elle est là pour éclairer le lecteur. La Voix du Nord renoue avec cette mission civique. Ce n’est pas une position idéologique mais une façon de considérer que la presse a une mission de service public. »

Les médias et le Front national : indignations sélectives et banalisation effective – Acrimed | Action Critique Médias

Petits-fours, hôtesses et logiciels… le lobbying très bien rodé de Microsoft

Professeur de mathématiques et vice-président de l’Association pour la promotion et la recherche en informatique libre (April), Rémi Boulle milite depuis des années pour le logiciel libre à l’école. Il témoigne de l’intense lobbying du géant américain à toutes les échelles du ministère.

Soyez sincère dans vos SMS : enlevez les points ! – Tech – Numerama

Vous utilisez beaucoup le point pour finir vos SMS ? Alors vos interlocuteurs vous trouvent peut-être froid et sec. C’est en tout cas ce qu’indique une étude qui s’est penchée sur la perception du point de ponctuation dans les textos.

L’art du trolling ou comment troller les trolls – Rue89 – L’Obs

Un hacker et troll allemand a récemment présenté à Berlin plusieurs parades contre les commentateurs malveillants, qui pourrissent les débats. Devant des journalistes très attentifs.

Deux techniques pour isoler et décourager les trolls haineux :

– Neumann a créé le « hellbanning », une technique de bannissement astucieuse qu’il explique ainsi :

« Le rageux qui a écrit le commentaire le voit posté sur la page, mais tous les autres visiteurs ne le voient pas. Et c’est comme ça que vous enlevez aux gens ce qu’ils veulent : des réactions.

Ils écrivent tout seuls sur leur île déserte mais n’obtiennent aucune réaction. Psychologiquement, c’est le moyen le plus efficace pour décourager quelqu’un de continuer à poster. »

– Neumann a donc développé un système qui pousse les personnes qui veulent commenter à remplir un captcha. Une fois le commentaire envoyé, son outil calcule la probabilité que le message soit celui d’un troll. Grâce à cette probabilité, et indépendamment du fait que le captcha ait été bien rempli ou non, le troll se retrouve à devoir remplir un captcha à nouveau, et ce jusqu’à épuisement.

L’article présente également des anecdotes et opinions (passables à mon sens) de l’auteur de ces deux systèmes de modération.

Contre les rumeurs en ligne, un vain combat

La rubrique de désintox du «Washington Post» s’arrête et sa responsable explique la rapide perte d’intérêt d’un tel exercice.

1. Les sites de rumeurs se multiplient.

2. Les militants politiques n’hésitent plus à créer des «hoax».

3. Ceux qui croient aux rumeurs ne croient pas aux médias traditionnels.

L’article du Washington Post

« Fact-checking, le malaise »

La circulation d’une information en dit parfois plus que l’information elle-même. Quelques jours avant Noël, Caitlin Dewey, une journaliste du Washington Post annonçait dans un article qu’elle arrête sa rubrique hebdomadaire «What was Fake», démontant les fakes les plus grossiers d’Internet. Ce travail lui apparaît de plus en plus «vain», les sites de fausses informations se multipliant et le public avide de ces hoax ne croyant plus aux sites d’information.